Première article de notre collaboration avec David Van Lochem, guitariste acoustique belge développant un projet de récital solo autour de ses compositions, spécialiste du fingerpicking. David, c’est aussi l’homme derrière le site “Ma guitare et vous”, journal de bord de son projet mais aussi blog sur lequel il partage ses coups de coeur, découvertes et test de matériel. David interviendra régulièrement sur le site et partagera ses tests techniques ou ses coups de coeur. Cette semaine, il vous parle d’une question essentielle, et que vous pouvez vous poser avant la fête de la musique: Quelle sono quand vous voulez jouer dans les bars?
Après une rapide étude de marché, j’ai investi dans le Yamaha Stagepass 400i. Je ne comptais pas consacrer un budget trop important à cet équipement, car ma zone cible d’application est étroite. En tant que musicien qui collabore régulièrement avec d’autres artistes, il m’arrive de jouer dans des endroits sous-équipés, dans des salles de répétition, dans des chapiteaux, des salles qui font peu ou pas de concerts, voire en extérieur. Le besoin de combler le “gap” entre les petits clubs où un ampli suffit et les plus grandes salles équipées correctement se fait parfois sentir.
J’ai évité les occasions, en effet acheter une paire de woofer fatigués intransportables et des tweeter qui ont plus de souffle que de son, recouverts de moquette sale – je suis allergique – ou de onze couches de peinture noire ne me tentait pas trop. Mais ceci est un choix très personnel!
Je vous fais grâce d’une vidéo de « unboxing », on est en 2015, voir quelqu’un se débattre avec des cartons, même avec une pomme dessus, n’intéresse plus personne. La seule chose à retenir c’est qu’en 2015 les fabricants n’ont pas encore le réflexe environnemental et certains continuent à utiliser des inserts en polystyrène au lieu d’opter pour du carton recyclé-recyclable préformé.
J’ai commandé un kit composé du Yamaha Stagepass 400i, d’une paire de pieds pour diffuseurs et d’un trolley Yamaha pour ranger et protéger le tout.
La fiche technique du Yamaha Stagepass 400i
Sur papier, le Yamaha Stagepass 400i affiche des caractéristiques intéressantes :
- Puissance dynamique 400W (200W + 200W)
- Enceintes de 8 pouces
- Table de mixage amovible 8 canaux (4 mono mic/ligne + 4 mono/2 stéréo ligne)
- Connectique iPod/iPhone (lecture et recharge)
- Master EQ™ avec Bass-Boost
- 4 types de réverbérations numériques SPX
- Filtre anti-Larsen intégré
- Égalisation 2 bandes par canal
- Entrées commutables stéréo ou double mono
- Entrée haute impédance (Hi-Z)
- Alimentation fantôme
- Protection par DSP
- système de fixation 35mm pour trépied avec StageLok™
- Sorties pour retours et caisson de graves
Soyons clairs, avec 200 watts et des diffuseurs de 8 pouces, je ne vais pas « rock-the-casbah » la place, ou défriser la rangée du fond. Mais je compte améliorer la diffusion d’un son propre pour mes duos acoustiques. Je pense qu’un combo punk-rock ou un DJ ne trouvera pas forcément son bonheur avec ce type de matériel. Mais ils pourront se pencher sur le grand frère, le Stagepass 600i et lui adjoindre un subwoofer pour se donner un peu de “oumph” dans les mollets.
Premières impressions
Une fois déballé et rapidement monté, j’avoue que j’apprécie l’apparence sobre et sérieuse de l’ensemble.
La petite table de mixage à 8 canaux se fixe à l’arrière d’un des moniteurs, avec un bouton à glissière solide doté d’un crochet en métal. La ventilation se faisant par la face avant, elle peut s’utiliser dans cette position. L’autre moniteur a une trappe pour ranger les câbles, qui présente des conseils de branchement des divers instruments, mais ici les attaches m’ont semblé plus légères. De manière générale, à l’exception de l’attache mentionnée, le poids de ce qu’on prend en main est rassurant et les plastiques ont l’air qualitatifs et solides. Les diffuseurs sont construits pour pouvoir être posés sur le sol, et peuvent être inclines pour servir de retour.
Les câbles sont fournis et ne suscitent guère de commentaires, si ce n’est qu’il ne faut pas confondre des câbles de haut-parleur avec des câbles d’instrument, malgré le connecteur Jack 6.35 mm identique en apparence. Un câble de haut-parleur transporte des signaux puissants et n’est pas blindé, l’utiliser pour relier votre instrument à votre ampli va dégrader fortement votre son. Un câble d’instrument est fait pour conduire un signal très faible, l’utiliser pour relier un ampli à un diffuseur peut conduire à une surchauffe et même un court-circuit dans le pire des cas.
Les entrées et sorties
Pour un petit groupe acoustique, la table de mixage est bien dotée en entrées et possibilités de réglage …
- 2 entrées micro/ligne, 2 entrées combo jack/micro, dont une entrée Hi-Z, une entrée splittée en Jack mono ou en RCA stéréo et une entrée splittée en jack mono stéréo ou mini-jack. On trouve également une entrée USB pour diffuser de la musique en provenance d’un iPhone, iPad, iPod (ce port permet l’alimentation et la recharge). Les deux premières entrées peuvent fournir une alimentation fantôme pour les micros et équipement qui en ont besoin.
- 2 sorties pour des retours avec un volume indépendant,
- une sortie pour un subwoofer
- … et les sorties pour connecter les diffuseurs du Stagepass
Chaque canal a un EQ à deux bandes, un volume et les 4 premiers canaux ont un dosage de la reverb. A côté du volume de sortie, il y a un master EQ, avec un bouton unique qui définit une courbe d’égalisation optimisée pour la voix, la musique ou un bass boost. La réverbération fonctionne également avec un bouton unique, on sélectionne l’effet en se plaçant dans un des quadrants, et l’intensité de l’effet augmente avant de passer à l’effet suivant. Une pédale (optionnelle) permet de couper la réverb. Un système automatique permet de contrer le larsen. J’aurais aimé avoir un EQ à 3 bandes, et de préférence avec un médium paramétrique, mais pour cela, il faut investir plus. Je compte de toute façon passer mes instruments par une DI avec EQ paramétrique, avant d’entrer dans la table. Je n’ai pas filmé ou enregistré le son, parce que tester une sono de 200 Watts dans ma cuisine et vouloir faire un enregistrement représentatif des qualités sonores du système n’a pas de sens. Le test ultime se fera lors de la prochaine sortie sur le terrain.
La première écoute
Mon tout premier test a consisté à brancher mon iPhone et écouter une série de morceaux que je connais. La restitution sonore est très agréable et détaillée. Le système ne produit pas de souffle notable à part un léger bruit de ventilateur à la console. Évidemment, si les fichiers numériques ne sont pas à la hauteur, cela s’entend, il n’y a pas de miracle. Mais avec une source de qualité, le rendu est très bon. Note aux écoles, clubs de sports ou de danse et associations : l’amplification amplifie les défauts sonores, téléchargez des fichiers de qualité pour vos spectacles et soirées, vous éviterez la bouillie sonore que vous nous imposez à chaque fois.
La voix parlée testée avec un micro Sennheiser et Shure SM 58 est une application sans souci. Les réglages à disposition sont amplement suffisants, voire supérieurs à ce qu’il m’a été donné d’entendre pour des présentations.
Mon premier test avec la guitare acoustique a été très décevant. J’ai un peu tourné tous les boutons en vain, sans trouver satisfaction. Je me suis ensuite décidé à opérer un vrai soundcheck en travaillant surtout sur l’ajustement de mes niveaux d’entrée, l’égalisation pré-console, puis le niveau de sortie, et enfin, j’ai trouvé le son que j’attendais. Il faut un signal bien dosé et bien taillé en amont. Une fois démonté, l’encombrement est réduit. Le trolley Yamaha est bien fini, solide et rembourré, et semble très pratique. Des poches permettent de transporter du matériel supplémentaire. Quand on est à deux voire tout seul pour transporter instruments et système de sonorisation, ce n’est pas un détail. Note : J’ai vu passer sur Amazon une nouvelle version du trolley, plus allongée, où les diffuseurs sont stockés l’un au dessus de l’autre.
C’est un détail qui n’a rien à voir avec le système en soi, mais le sac qui m’a été fourni dans le kit avec les pieds ne me satisfait pas, il est trop grand, trop mou et trop fin, la tirette coulisse mal, il n’est pas pratique. Je lui donne une durée de vie de quelques sorties au maximum. C’est le défaut des kits, il y a souvent un des éléments sur lequel le vendeur a économisé au maximum. En général c’est l’accessoire qui trinque, la câblerie et les sacs de transport.
Conclusion
Je voulais : un système bien conçu, compact, facile à monter et à transporter et d’une puissance suffisante pour amplifier plusieurs instruments acoustiques, dont la voix, avec une qualité satisfaisante dans des lieux de taille moyenne, pour un budget raisonnable (environ 600 €). J’ai trouvé : le Yamaha Stagepass 400i