“Etre indé n’est pas une vocation!” Arnaud Boyer des Tara King th.

Arnaud Boyer tara king th.

Credit photo: Sebastien Tixier

Wonderful interview avec le multi-groupe talent facettes Arnaud Boyer, impliqué dans le projet Tara King th. (que j’aime d’amour), Bee Tricks (que j’aime à fond), Lomostatic (ça c’est le multi-facette) et “8” (que j’aimerai probablement quand j’aurai écouté!).

Alors Arnaud est multi-talentueux, mais gère en mode indé supra indé tout ce qu’ils font. Le Do It Yourself au sens propre, avec tout ce que cela entraîne en terme de developpement, financier et diffusion. Discussion franche autour de ce que ça veut dire, être indé.

 

– Qui es-tu? 

Arnaud BOYER, 39 ans.
Je suis au départ artiste, compositeur et interprète. Je m’occupe aussi de l’aspect production au sens large; et plus récemment, j’ai commencé à enregistrer ou mixer d’autres groupes, qui aiment mon type de production; projets pour lesquels je ne suis pas compositeur.
Je fais aussi des visuels et de la video, en lien avec les projets dans lesquels je suis impliqué.

Je considère la diffusion de la musique dans sa globalité; je pense que l’image, la video etc… sont tout aussi importants pour présenter l’univers d’un artiste.

Et de manière plus générale, je gère la diffusion des projets dans lesquels je joue (promo, vente etc…) mais ce n’est pas par plaisir.

 

– Pourrais tu présenter les différents projets dans lesquels tu es impliqué?

Alors, il y a Tara King th. (pop psychédélique), le plus ancien de mes projets dans lequel je suis au clavier, Bee Tricks (rock), dans lequel je chante et suis guitariste et Lomostatic, projet essentiellement studio.
Je fais un peu tout pour tous ces projets (composition, production, video …)
Ah, il y a aussi « 8 » (nom provisoire), un nouveau projet dont je ne peux pas trop parler encore.

 

– L’indépendance est-elle un choix, où vous êtes vous juste adaptés à une situation?

Au départ, je dirais que je me suis adapté. J’aurais aimé ne faire que de la musique et laisser le reste de travail à un label…Mais très vite, le décalage entre ce que je souhaite faire et la réalité du monde de la musique s’est fait sentir.

L’indépendance s’est donc imposée pour créer et diffuser sans contrainte, à notre propre rythme, et selon nos envies.

 

Arnaud Boyer tara king th

 

– Comment fonctionnez vous au quotidien? Comme un label, un collectif? en autoprod débrouille?

On fonctionne en autoprod débrouille!

Ça a tendance à s’organiser doucement, mais dans la limite de ce dont nous avons besoin pour avancer. L’idée est de pouvoir créer et diffuser librement, sans se soucier d’une cible quelconque, d’un cadre ou de délais à respecter. C’est un peu utopique, mais cette idée de base laisse la plupart du temps la place à « l’envie » plutôt qu’à la « nécessité ».

 

– Quels sont vos objectifs de développement? Une signature en label est elle pour vous le saint graal? Avez vous des envies particulières de labels ou de développement?

Notre objectif est de toucher le plus de monde possible, sans avoir à faire des compromis.
Signer les projets sur des labels, ça serait formidable, pour se libérer de la partie diffusion / promotion, mais ce n’est en aucun cas le Saint graal.
Si cela se présente, ce sera dans la continuité des choses, et si ça se fait, ce sera parce qu’on partage la même vision …

 

– Votre style musical n’est pas particulièrement “grand public”, quel regard jetez vous à la production musicale dîtes “plus visible” que la vôtre?

Artistiquement, je trouve que les productions « plus visibles » sont codées. Si on cherche à respecter un format, on limite la créativité. Pour moi « grand public » c’est ça.

Respecter un format pour toucher le public dans sa zone de confort. Alors, c’est certainement plus « rentable », mais si on se pose la question de la rentabilité avant de créer, ca devient du commerce. Ce n’est pas mal, mais c’est autre chose.

Et tant qu’à faire du commerce, il y a des secteurs plus rentables que la musique!

Je ne dis pas que nous ne souhaitons pas gagner d’argent, mais ce n’est pas la préoccupation première. Trouver un moyen de promouvoir une création, ce n’est pas pareil que créer une « oeuvre » dans l’optique de la promouvoir.

 

Arnaud Boyer Tara King

Credit photo: Cedric Serbat  

– Avez vous des artistes, dont les parcours indé vous inspirent?

Non, pas spécialement.

Etre indé n’est pas une vocation, c’est simplement un état de fait. On est indé au moment où ça ne colle pas avec les critères grand public, mais un indé qui marche devient grand public. L’idéal, c’est ça.

Inscrivez-vous à notre newsletter

et recevez les derniers articles du blog tous les lundis!

I agree to have my personal information transfered to MailChimp ( more information )

Nous respectons votre vie privée. Vous pouvez vous désabonner à tout moment.

About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

1 comments

Merci pour cet article, pour cette interview.
Ca fait du bien une voix réaliste, sans illusion, sans amertume non plus, mais pleine d’espoir!

Leave a Reply

*