Où en est-on de l’industrie musicale? Tout sur avant, maintenant et demain en une image….

Une des meilleurs images que j’ai vue sur l’état de la musique…De avant à plus tard. J’aime particulièrement la dernière, qui avance plus vite qu’on pourrait le penser…Vous pouvez retrouver cette image sur le site  Oatmeal.

Pas besoin de grands discours, une belle image suffit,  je vous laisse vous extasier devant….

Virginie Berger Don't believe the Hype Virginie Berger Don't believe the Hype Virginie Berger Don't believe the Hype Virginie Berger Don't believe the Hype Don't believe the Hype Virginie Berger

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

18 comments

Dommage que la dernière image ne corresponde pas du tout au marché et à la nouvelle façon de consommer la musique, sinon c’est drôle …

C’est normal, la dernière c’est “where it needs to go from here ” , en gros “Où devrions nous aller maintenant, que devrions nous faire”. C’est pour cela que je trouve la dernière très bien, et déjà mise en place notamment par toute une catégorie d’artistes que l’on appelle artistes entrepreneurs (De Amanda Palmer aux US à Imhotep en France). Une certaine vision de l’avenir.

Le problème de ces artistes entrepreneurs, c’est que pour arriver à un système économique viable sans intermédiaire, il faut déjà avoir un public, (et dans le cas de radiohead et amanda palmer, on peut presque parler de captif, dans la mesure où il trouvera difficilement un produit de substitution. Pour Imhotep c’est un peu différent effectivement). Je trouve ça intéressant qu’on mette toujours en avant des artistes ayant choisi après coup pour considérer ça comme un système viable, alors que tout un tas de musique de niche fonctionne de cette matière et en voit l’impossibilité d’en tirer un revenu (voir également le paradigme production/contrôle soulevé par Byrne sur wired.com récemment, même s’il est imparfait, il est intéressant).

Tom Yorke mettait également en avant le rôle des diffuseurs (radio, télé, prog de festival), qui eux fonctionnent en quasi-exclusivité avec les majors, rôle important dans la viabilité d’un pratique sans intermédiaire. Il n’y a qu’à voir l’exemple de ce rôle sur la carrière de Denise Glaser (consultable sur wikipedia) au fur et au mesure de la pragmatisation de l’industrie musicale, et que ce qui aurait pu faire d’elle un John Peel (bon, dans la varièt’, s’entend) l’a conduit à s’effacer au profit du type Guy Lux (l’everyman de l’essai de Ecco).

Celà soulève le rôle de DJ comme diffuseurs. On assiste à la fois à un retour des DJ (vinyle), et des Selecta (numérique) dans les soirées et dans les before et after des concerts (voire dans les chill out de fests). La nécessité d’investir le terrain de l’intermédiaire de diffusion me semble peu compatible avec certaines caractéristiques de l’autoprod: 1/ l’absence de réseau qui caractérise le stade préprofessionnel 2/ l’absence de moyens pour compenser l’absence de réseau comme l’envoi de pack promo (et je ne parle même pas de la saturation).

Ce qui nous amène au rôle du booker/chargé de diff/etc.. Eh oui, faute d’avoir déjà les outils, il deviendrait nécessaire à l’artiste entrepreneur d’avoir un salarié! Difficile quand on ne se paie pas, à moins d’une structure coopérative.

Avec tout ça, on aboutit au remplacement d’un darwinisme musical par un autre darwinisme musical, aucun des deux n’étant strictement lié à la qualité intrinsèque de la production musicale, mais bien plus aux contingences. Avec l’ajout que sur le territoire français, le prédominance du réseau conduirait à accentuer le parisiano-centrisme. On reviendrait aux années 50 où on montait à Paris pour se faire connaître (un comble pour l’époque du dématérialisé), avec l’inconvénient supplémentaire qu’à Paris les lieux de diffusion et de répétition sont réduits (et oui, le caf-conc’ remontant au 19e, la structure urbanistique a changé, les flux pendulaires aussi sont passés par là qui font obstacle entre musique et populaire via un autre médium que le stade/la très grande salle).

D’après moi, les solutions vont, soit vers des structures coopératives de musiciens, soit vers une déliquescence du système major qui permettrait l’essor des petits labels et des structures associatives via surtout une décentralisation), soit encore vers un système de pré-achat avec financement des projets en amont (souscriptions, etc… c’est aussi ni plus ni moins que le système de subvention hors Etat).

J’avoue finalement que je peux avoir une image biaisée, dans la mesure où je ne suis pas certain qu’il soit justifié d’être artiste à temps plein – si aujourd’hui ou demain, être artiste à temps plein c’est passer la moitié de son temps en réseautage ou promotion, la professionnalisation “pour pouvoir se dédier à l’art” est une hypocrisie.

Merci pour ce long commentaire vraiment super interessant et pour toutes ces references. Je suis d’accord sur une partie, on arrive à une industrie sans intermédiaire, qui relève plus d’associations. Maintenant, ils existent des milliers d’artistes entrepreneurs, qui a leur niveau arrivent à atteindre leur objectif. Je citais l’exemple de Bandcamp qui donne ses stats constamment et s’adresse principalement à des indés (“To date, artists have made $20,792,435 using Bandcamp, and $1,176,859 in the past 30 days alone. Albums outsell tracks 5 to 1 (in the rest of the music buying world, tracks outsell albums 16 to 1. On name-your-price albums, fans pay an average of 50% more than the minimum. We’ve driven 3,167,750 paid transactions and served 35,806,420 downloads to happy fans.) Et Bandcamp s’adresse à des artistes en dev.
Pour travailler depuis des années sur l’artiste entrepreneur et avec des artistes entrepreneurs, je vois au quotidien les evolutions et cela n’est vraiment pas reservé aux “gros” artistes. Cela n’est plus un pis aller. C’est un choix. En 2 ans, c’est assez impressionnant d’évolutions.
Byrne et York sont interessants. Mais cela date de 2007. Depuis, beaucoup de choses ont changé…Le pay what you want de 2007 par exemple est totalement décalé en 2012.
J’avais déjà écrit cela en 2010 http://virginieberger.com/2010/11/oui-on-peut-encore-gagner-de-l%E2%80%99argent-avec-sa-musique%E2%80%A6/ dans lequel je mentionnais des artistes qui se développaient différemment.
Oui on revient aux années 50. Oui on revient à ce qu’était la musique avant la production industrielle, à savoir début des années 50 c’est à dire à une musique dématérialisée. Les artistes ont toujours été entrepreneurs jusqu’en 50. Maintenant, quoi en faire, comment la développer, sous quelle forme et auprès de qui, on essaie, on réfléchit et on peut aussi se planter. Personne n’a une réponse claire. Mais clairement, la classe d’artistes qui se développe est une classe moyenne d’artistes. Clairement il va y avoir desintermédiation et clairement on évolue vers un artiste qui va construire à chaque fois sa propre manière de vendre et créer. Avec succès ou pas d’ailleurs. Mais un artiste qui souhaite faire vivre sa musique (avant même d’en vivre) ne peut plus attendre qu’on vienne le chercher ni qu’on le fasse pour lui (de toute façon, l’industrie elle même dite classique ne peut plus le faire..). Cela n’enlève en rien tout le travail de dev que peut faire un tourneur, un manageur, un prod, un label…mais recentrons surtout cela autour de l’artiste et articulons tout cela autour de lui.
En tout cas, je crois fondamentalement que l’avenir passe par cela 🙂

Ok avec tout ça, même si l’on peut pinailler sur tel ou tel détail. Il reste à mon avis deux obstacles majeurs (qui sont inhérents au mode entrepreneurial):

-l’investissement initial. Pas de développement sans investissement financier, même si l’on nous fait croire que l’on peut depuis protools passer outre le studio, reste que musicien et ingénieur (sauf dans la musique concrète) sont encore des domaines séparés. Un bon musicien peut penser en termes de fréquences, il n’aura pas pour autant la connaissance nécessaire au mastering pile adapté au mode de diffusion du “fan”, c’est à dire dans l’ordre, les enceintes de pc, les casques in-ears, les casques externes, les home studio en 5.1/5.2, les enceintes de voiture, bref tout ce matos que personne ne sait ou a envie de régler chez soi à chaque titre… Admettons que cela ne joue pas, ou que le temps d’apprentissage des arrangement soit couplé à une formation acoustique et informatique solide… il faut quand même payer les logiciels. Et là nous avons en plus le hiatus entre le tout-numérique possible dans certains types de hip hop, certains types de musique électronique, et tiens, le métal hyperproduit (ex meshuggah, pas d’ampli, pas de batterie); tout ceci nous entraînant alors vers un fossé entre des produits moins chers de fabrication et d’autres plus chers, avec un prix qui quoi que l’on fasse se standardisera. C’est déjà le cas, mais actuellement les structures, quelles que soit leur nature, redistribuent, dans une partie infime et insatisfaisante, les fonds pour permettre à untel d’enregistrer un album avec les ondes martenot à 30000 euro et non pas un plug in vst.
On remplace les structures de financement par d’autres, en supprimant les intermédiaires, ce sont les banques qui consentent les prêts aux artistes entrepreneurs, et j’ai bien peur que leurs critères soient encore plus draconiens que ceux des majors. Alternative bien sûr les systèmes du type que Freese utilise et autres Kickstarter. Ou bien une avance sur recette comme au ciné par une structure publique (aspect méconnu de la SACEM par les artistes en développement que ses financements). Ou bien un système solidaire, avec une synergie déconcentrée à la fois territorialement et par genre de musique.

-La confiance. C’est à la fois la pierre angulaire et la pierre d’achoppement de l’entreprise capitaliste, contexte dont on ne se défera pas facilement. L’engagement contractuel pris par l’artiste envers l’auditeur fige pour partie la création – ce n’est plus l’artiste qui est au centre, mais l’auditeur. Soit, ce n’est pas si gênant que ça car à moins de faire de la musique dans la grotte platonicienne, il y a toujours un phénomène de va et vient qui modèle la création à l’image sinon des auditeurs, du moins de ses auditeurs potentiels. Mais une fois face à la multiplicité d’artistes en recherche d’auditeurs, la seule chose les liant sera la confiance de l’auditeur en le respect qu’aura l’artiste en terme de qualité de fabrication d’abord, puis d’adéquation ensuite. Encore une fois ce n’est pas bien grave en soi, voyons l’exemple de Neubauten faisant participer les fans à l’élaboration directe des directions musicales des albums. Or, ne nous leurrons pas, il y a aura des escrocs, aussi bien parmi les artistes que les auditeurs. Et ce non-respect de la confiance, contractualisée ou pas (question de la législation artistique sur le net et de la propriété), conduira nécessairement à une fluctuation des valeurs des artistes, leur créant une valeur économique virtuelle. Qu’avons-nous fait? Nous n’avons pas introduit l’artiste en bourse, non, nous avons introduit la bourse et la spéculation dans l’échange entre artiste et auditeur. C’est d’ailleurs déjà une des dérives de l’occasion que de donner une valeur monétaire détachée de la production. On peut également analyser les différentes expériences de my majro company, où la spéculation est déjà présente.

Malheureusement on ne réglera pas ce genre de débat sans régler précédemment la question de pourquoi et pour qui fait-on la musique, et du rôle de l’artiste dans la cité. Ca va prendre du temps, vu que ça depuis quand on y est…mais ce sont les finalités qui imposent les moyens…

@ KHNO – suite à votre commentaire de 12:58 du 02/08/2012

1/ Par rapport à l’investissement initial. Il est possible de faire un bon album (voir un album parfait) qui sonne bien avec peu d’argent ou du moins avec une somme de départ raisonnable (ou en échelonnant les coûts). Le talent surtout, la générosité et la patience aussi, de tous les protagonistes participant à l’élaboration du projet permettront de gagner du temps (donc vous permettront de ne pas perdre de l’argent et de l’énergie). Les “sacrifices” (déjouer les pièges de la sur-consommation en vivant chichement ou en communauté, être pondéré dans sa vie financière et surtout avoir un “job”) (ce ne sont pas du tout des sacrifices en fait) permettent aussi d’amasser une somme d’argent pour investir dans un projet. Vous l’avez dit vous-même les artistes se montent en collectif, cela peut faire partie justement de cet “investissement initial” (échange de bon procédé et de skills, partage de studios et de matériel). Les pieds sur terre aussi aident beaucoup.

2/ Les artistes ont toujours modulé leurs créations au gré des goûts et exigences du public, non ? Les compositeurs de musique classique composaient à la commande (pour la noblesse et le clergé au pouvoir en plus ! voilà un risque !), on ne crachera pas sur le talent unique et indétrônable de certains. Les contrats passés entre majors et artistes commandent aussi des sorties d’albums. Peut-être est-il justement temps que les détenteurs du pouvoir et de l’argent partagent un peu ce pouvoir avec le public. Je pense que la vieille théorie “le public modèle la création des artistes” que l’on soit au Moyen-Age, dans les 50’s ou au 21ème siècle a toujours eu et aura toujours lieu d’être. Certains lèche-bottes feront de médiocres compositions selon les modes et seront vite oubliés (ou pas d’ailleurs), d’autres sortiront du lot, et bâtiront ce pont entre “les désirs universels du public”, la “tradition” et “le génie”, “l’inventivité”, “la rareté”. Penser qu’un auditeur modèle à ce point la création à venir d’un artiste, c’est lui ôter sa aptitude à être surpris ou son désir d’être émerveillé, en gros, c’est le prendre uniquement pour un Mouton de Panurge, or on sait bien que la réalité n’est pas si manichéenne. Ou bien nous aurons là un auditeur qui aime la musique très codifiée, agréable à son oreille, confortable, donc l’artiste en question n’aura aucun problème à faire ce qu’on lui demande car c’est sa manière d’être “artiste”. Si un auditeur est déçu par un artiste et bien tantpis, cela a toujours existé des fins de carrière abruptes. Of course, le public ne poursuivait pas en justice les artistes pour non respect de contrat de création, mais va-t-on réellement en arriver là ? et même si cela arrivera, ce sera juste une folie humaine en plus qui en remplacera une autre… Vous parlez de ma major compagny, nous ne pouvons pas savoir pour l’instant si elle a fait éclore un artiste “éclatant”, “époustouflant”, “renversant”, “dont on s’en souviendra dans l’histoire” en soit sorti. Personnellement par goût, je peux dire que non (mais ce n’est pas du tout objectif) ou il faut attendre pour être plus objectif en jaugeant un peu la longévité de ces artistes (mais il est peut-être un peu trop tôt). Vous partagez peut-être mon point de vue là-dessus, alors est-ce autant un problème que le public puisse modeler la création encore plus qu’avant ? C’est un pouvoir qu’il n’est pas obligé d’utiliser et c’est un pouvoir auquel l’artiste (le vrai, pardon cela aussi ce n’est pas objectif) peut aussi résister TRES facilement. Les artistes n’en deviennent que plus “responsables”, ils sortent de leurs nuages, de la fausse sacralisation (starsystémisation) de leur statut. Ils reviennent parmis les êtres humains, là où ils devraient être (dans la cité, au milieu des gens, le vrai travail de l’artiste, du magicien proche de son public). Ils mettent les mains dans le cambouis. Et cela n’entâchera jamais en rien le vrai talent (c’est juste fatiguant).

En gros, tout ça pour vous dire, qu’il faut au contraire se réjouir de tout cela. Il n’a jamais été autant possible de bâtir des projets artistiques avec peu. Les artistes sentent aussi plus vite les arnaques venir de loin et évitent les impasses (on a toute l’histoire du rock’n’roll, du jazz, des artistes déchus, du rap, du punk, des divas… derrière nous). Les vrais talents sortent finalement plus facilement du lot, un plus large public a accès à tout cela (des groupes indé s’internationalisent même si le réseau reste petit) et on croise les doigts pour qu’un jour le monde entier un jour en profite. Oh la belle utopie.

Salut,

C’est un peu ce que Radiohead a tenté de faire avec “In rainbows” qui a été mit en vente sur leur site (et bon…par après dans les bacs aussi parce que tout le monde n’a pas le net).

Perso, même si on en est encore loin, j’epsère qu’avec mon groupe on ne sera jamais dépendant d’un label ou que l’on pourra imposé nos conditions (on peut toujours rêver…).

En tout cas, ça devient possible avec la diminution du prix d’un enregistrement potable ainsi que de tout ce qui va autour d’un cd (pressage, impression pochette, promo, etc.).

Yep sur Radiohead, mais c’est vrai qu’ils étaient plus dans le “pay what you want” à savoir que c’était les fans qui décidaient du prix, et non l’artiste. C’est une chouette idée mais c’est un peu difficile pour des artistes en dev..
Ensuite pour un artiste en dev, il y a le fabuleux Bandcamp (bandcamp.com) qui permet à des milliers d’artistes indé de vendre, donner, distribuer, partager, streamer comme ils veulent et à qui ils veulent…Et maintenant, des gros comme des petits, des labels comme des auto prods l’utilisent. Les chiffres sont assez éloquents:
“To date, artists have made $20,791,681 using Bandcamp, and $1,176,754 in the past 30 days alone.
Albums outsell tracks 5 to 1 (in the rest of the music buying world, tracks outsell albums 16 to 1).
On name-your-price albums, fans pay an average of 50% more than the minimum.
We’ve driven 3,167,636 paid transactions and served 35,805,285 downloads to happy fans. ”

Ensuite sur le label, si tu as une chouette proposition tout en contrôlant tes droits, ça peut être pas mal 🙂 Le tout est vraiment de bien comprendre ce que tu veux, où tu veux aller, à quel prix (ou pas)…et ce que tu es prêt à laisser (ou pas..).

On s’est peut être mal compris. Pour en gros résumer mes points, dans mon premier paragraphe, je ne dis pas qu’on ne peut pas faire de bons albums sans argent, je dis qu’on ne peut pas faire tous les types d’albums sans argent (et économiser, même si on a un autre revenu que la musique ne suffit pas toujours, un des raisons pour laquelle je dis toujours pour la blague qu’il faut monter un groupe avec un chômeur et un chirurgien: l’un a le temps de développer certains aspects, l’autre les fonds nécessaires au paiement du local, des instru, etc etc). De toute manière la plupart des premiers albums autoproduits ne couvrent pas les frais (étude de 2004, sur les albums non pro, la majorité est tirée à 500 ex, dont moins d’une centaine est vendue, à entre 8 et 15 e le CD, on atteint max 1500 euro, moins que le prix d’un CD en studio, à moins de recouvrir à du travail non déclaré ou gratuit).
Dans mon deuxième paragraphe, je ne blâme pas l’auditeur, au contraire! Plus ce sera participatif, mieux ce sera – évidemment celà demande une éducation populaire à la musique, à la fois en termes de composition, de production, et de finalité pour pouvoir tirer la qualité vers le haut. En l’absence de cette éducation, et de manière isolée sans faire évoluer les réseau de diffusion, de subvention, etc, on aura malheureusement une musique de marché, avec d’une part une soumission à la loi de l’offre et de la demande (là l’auditeur peut avoir un rôle en tant que consommateur financeur, mais soyons francs, sans redistribution entre différents genres musicaux et régions, on aura difficilement une réelle variété musicale), et d’autre part la distorsion inhérente à la loi de l’offre et de la demande dans un système de profit, la spéculation, qui existe sur my major company, où d’ors et déjà, des financements sont fait par les auditeurs en fonction du retour sur investissement! Je trouve ça complètement fou, mais c’est le cas! Dans l’autre sens, regardez les montants demandés rapport au projet: y a du n’importe quoi… Défaut supplémentaire de ce type de financement: il impose un modèle standardisé de coût, au détriment du programme artistique. Je préfère quand même que les auditeurs financeurs reçoivent une dédicace, ou une chanson à leur gloire, ou qu’ils impulsent telle utilisation d’instrument, plutôt qu’une part de bénéfice! Au moins on sait que le soutien a une base réelle et non spéculative!

Là où je vous rejoins, c’est que même my major company peut donner vie à de beaux projets, l’art à l’avantage d’être protéiforme, et de pouvoir s’exprimer même là l’expression est la moins possible, dans les subtiles variations de la poésie du Divan, dans les éditions sous le manteau de Rabelais malgré la Sorbonne, dans les goulags de Sibérie, etc etc… on ne peut heureusement pas le faire taire.

Ils sont drôles ces dessins. Mais je trouve que ca ne fait qu’accentuer l’incompréhension du public sur les labels. Et on met tout le monde dans le meme panier, indés et majors alors que ce n’est finalement pas le meme métier, ce n’est pas que prendre la monnaie sur le dos des artistes, du moins pour les labels indés.
Même si pour les 2, c’est la passion qui est motrice, c’est d’un côté la passion pour la musique, de l’autre, la passion pour l’argent.

N’oublions pas que label, c’est un vrai métier aussi ! Et pas une sangsue !

Et bien non ils ne mettent pas tout le monde dans le même panier car justement, les petites étiquettes sur le gros monsieur ne mentionnent que le nom des majors 🙂

C’est peut être clair pour vous, et vous identifiez clairement Warner, Emi, Universal, Sony comme des carnivores de la musique, et vous les distinguez bien dans votre esprit des autres labels, les labels indés. Mais pas sur que ce soit le cas pour tout le monde. Quand on ne baigne pas dedans, on ne se rend pas compte du fossé entre les deux je pense.

Alors faisons les mêmes dessins pour les labels indés alors ! Ce serait intéressant !

Alors ce n’est pas de moi ce dessin, c’est d’Oatmeal, donc le mieux serait d’aller leur proposer à eux 🙂 Et pourquoi pas vous, tout seul, vous ne le feriez pas? Je serai ravie de vous publier; Et Oatmeal le serait aussi. Il est mieux d’être pro actif et de proposer des choses…
Ensuite, c’est un peu de légèreté… Nous sommes dans de la caricature, on sourit. A tout intellectualiser, on bloque aussi les messages…ici ce qui important, c’est comment cela peut évoluer. Le reste, c’est une caricature, on force le trait, on est dans du dessin d’humour et c’est tout.
Mais encore une fois proposez quelque chose de leger, rigolo et sympa, et je vous publie.

Ps: je ne pense absolument pas que les majors sont des “carnivores”. Je pense surtout qu’ils sont inadaptés à certains artistes. Et au marché tel qu’il évolue.

Extras, ces dessins 😀 Et très stimulantes, ces contributions !

Artiste entrepreneur me paraît être effectivement une espèce en voie de développement. On est de plus en plus nombreux à faire son possible pour y participer, chacun à son niveau.

Pour ma part, j’aime bien la formule “artiste producteur” (puisqu’il s’agit essentiellement d’entreprise de production de musique enregistrée ou live). Ou encore “artiste indépendant”, formule un poil plus flamboyante, mais peut-être un peu moins précise, aussi.

Et puis au fond, on est toujours plus ou moins dépendant de quelqu’un ou quelque chose, non ? Tout au plus pouvons-nous, aujourd’hui mieux qu’hier, choisir la nature de nos liens de dépendance les uns avec les autres. Ce qui est déjà une belle liberté à mon avis.

De toute façon, même si la liberté n’est jamais facile, les artistes ne peuvent s’empêcher d’y aspirer, alors… À chacun de tenter de l’assumer autant qu’il pourra. Bon courage à tous ! Et merci Virginie, pour l’énergie que tu consacres à nous y aider 🙂

Cher KHNO,
Pouvez-vous s’il-vous-plaît ouvrir un blog afin que je puisse vous lire plus fréquemment, voire vous épouser ?
Merci.

Hihihi, je prends une commission pour toutes rencontres faites sur mon site. Et au moins une invitation au mariage. Et au moins une bouteille de champagne. Minimum.

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