Article très court aujourd’hui mais j’ai trouvé la techno et l’idée vraiment sympa.
Vous venez de faire un concert, vos fans sont là, tout s’est bien passé, et ça s’est même tellement bien passé que votre public serait heureux d’acheter l’enregistrement du concert là maintenant tout de suite pour repartir avec. Si ils pouvaient. Achat impulsif. On est heureux, on a encore la musique dans les oreilles, on veut revivre ce moment de live. Sauf que, c’est pas toujours facile de rendre dispo sous tous formats un concerts juste à la fin de ce même concert?
Migratory Music vient de lancer son nouveau système “Ovation Tower”. Maintenant vos fans, le public pourra acheter un enregistrement du concert et le telecharger au format MP3, ou recevoir un lien de telechargement par email. Le système est également capable de vendre votre musique (non live). Par exemple, on peut acheter le concert live et puis en même temps le dernier album que l’on avait pas….
Comment ça fonctionne exactement je ne le sais pas encore, l’entreprise ne donnant pas tous les détails. On sait par contre qu’ils visent un “moins de 20$” pour l’utilisateur final.
Ci dessous une vidéo sur le projet. Et je vais le suivre pour vous donner un peu plus d’infos par la suite.
Pour avoir récemment tenté de produire et vendre du “live instantané” en temps quasi-réel sur une plateforme internet fixe et mobile dématérialisée, je pense que le principal challenge n’est pas tant dans la manière de distribuer un tel produit, mais avant tout et surtout:
1) en numéro 1, de convaincre les artistes, qui le feront peut-être de temps en temps, mais pas plus, car un produit instantané est toujours un peu moins “fini”, et ne pardonne pas
2) de fédérer les multiples acteurs du live, qui ne se parlent pas forcément et qui c’est naturel, n’ont pas forcément les mêmes intérêts et objectifs (artistes, labels, tourneurs, salles, etc..)
3) de construire un modèle économique qui rémunère légitimement tous ces acteurs, dans un cadre légal de la phonographie basé sur des productions traditionnelles distribuées dans les grands réseaux, donc avec des minimas peu adaptés à la distribution assez confidentielle que représente un live instantané. Autrement dit, la rentabilité est délicate à trouver.
C’est avant tout pour ça que le live instantané se fait, de temps en temps, sur clef USB, CD gravé, et peut-être bientôt sur “ovation tower”, etc… mais DE TEMPS EN TEMPS SEULEMENT. Et qu’en France au moins, je peux me tromper mais je n’ai pas l’impression que cela change prochainement, car le sujet est complexe.
En ce qui nous concerne en tout cas, nous avons renoncé à cette activité ! Et nous nous concentrons sur un autre contenu de concert: celui généré directement par le public, à travers une plateforme qui s’intègre en “plug-ins sociaux” sur des sites de salles et d’artistes, et qui offre au public de poster ses contenus de concert pour une meilleure visibilité du concert notamment. Fin de la parenthèse 😉
Donc oui, il est vrai que le concept d’Ovation est séduisant car il offre une interface nouvelle et attractive au public d’un concert. Et effectivement d’un point de vue purement technique, cette interface est tout à fait à même de vendre du live instantané en sortie de concert. Avec en prime un bel écran géant configurable, etc..
Mais les challenges n’étant pas tant dans la manière que dans le chemin pour y arriver, il y a un risque qu’au final, ce concept soit plus simplement utilisé sur le terrain comme un stand de merchandising digital, comme c’est d’ailleurs prévu. Ce qui de mon point de vue, est d’ailleurs en soit une très bonne et très pragmatique idée !
Good luck Ovation 🙂
Assez d’accord avec Laurent sur les challenges.
Lorsque je travaillais à blueFROG Bombay, nous avions pensé à vendre la musique à la sortie des concerts, mais il semble que beaucoup d’artistes aient des resistances à vendre (ou meme simplement a diffuser) quelque chose qui n’est pas “parfait” ou du moins assez bon à leur yeux.
C’était aussi une question qui incitait certains à refuser la diffusion de concert en livestream car il y avait le risque de diffuser une mauvaise performance ou pas assez bonne et la peur de donner une mauvaise image du groupe.
Souvent nous enregistrions les concerts (stéréo ou multitracks), mais uniquement pour le bénéfices des artistes. Certains groupes ont ensuite choisis de sortir des albums grace aux enregistrements, mais longtemps après.
Pour la vente à la sortie du concert, Laurent le décrit bien il faudra trouver un chemin dans la jungle des acteurs et ayant-droits (imaginez le bordel pour calculer les pourcentages à donner à chacun si deux chansons jouées en live sont sorties avec un label et les autres sur un label différents) et trouver un modèle économique pour satisfaire tout le monde. Pas facile.
Il y a bien quelques artistes qui l’ont fait, mais ce sont des exceptions.
C’est dommage car je pense qu’il y aurait un réel intérêt du public (en tout cas moi j’aurai souvent acheté des concerts à la sortie si ca avait été possible a un prix accessible et ca m’aurait plus intéressé que du merch).