Le coût du piratage?

Voici une infographie plutôt interessante sur le coût du piratage, réalisée par Background Check. Elle date de fin 2011, donc a quelques mois, et repose sur des études de Ars Technica, Columbia University, Yahoo News, BBC News, Freakonomics, Campus Computing, Statesman, SSRC. Vous vous en douterez, c’est donc plus adapté au territoire américain. Mais c’est quand même interessant à regarder.

1) Alors si vous regardez le point 1, les revendications du coût du piratage, quel que soit le secteur qui revendique, reposent sur….des projections.

Tout cela ne repose en effet que sur des suppositions. Le piratage coûte cher à l’industrie, coûte cher aux artistes, on en est tous conscients, mais la plupart des calculs reposent des suppositions de non-changement de comportements, de non-evolution des usages ou de projection à la “un titre piraté = un titre non acheté” ou “au bout de la 5e écoute, on achète”.

2) Prenez aussi connaissance des budgets anti-piratage (même si les chiffres ne sont pas à jour). On s’aperçoit quand même que l’industrie musicale dépense trois fois plus que l’industrie du film ou du logiciel pour combattre le piratage. Voilà Voilà.

3) Regardez le profil des “pirates”. Jeunes adultes, moy d’âge 29 ans, 50/50 hommes femmes. Au delà de la volonté de trouver gratuitement ce qu’on pourrait acheter, le piratage est devenu un “phénomène culturel”. Le “mais va plutôt sur Megaupload” était devenu un comportement dit “normal” comme “Tous ensemble unis contre l’establishment” ou “fuck ces si méchantes maisons de disques et ses artistes millionnaires” (faut pas se leurrer, c’est aussi du blablabla, ces arguments reposent également sur des projections, des excuses que l’on prend comme “on s’en fout, les artistes gagnent leur vie sur le live” alors que…non. On parlera dans un prochain article du fait que le succès pour un artiste désormais repose d’abord à sa capacité à pouvoir vivre de sa musique, et non “gagner de l’argent”. )

Il faudrait peut être et surtout réfléchir à une solution axée sur le marché et les usages du marché non? Les politiques anti-piratage, dès lors qu’elles deviennent des politiques publiques sont tellement éloignées du marché et des usages qu’elles ne peuvent en modifier la structure.

La coercition a des résultats, regardons l’impact de la fermeture de megaupload sur les autres sites de téléchargement illégal. Mais quand est ce qu’on pourra véritablement poser la question de l’usage pour en tirer des solutions adaptées également aux politiques culturelles? Et quand donc pourra t’on écouter des professionnels des mains dans le cambouis, très éloignés des lobbyistes habituels. Moi, depuis que j’ai lu sur un site representant toute l’industrie de la musique que les ayants droits étaient spoliés à cause de la “neutralité du net”, je ne m’en remets toujours pas…

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

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