Perspectives sur l’industrie musicale et ses nouveaux business models par Dave Kusek

Aujourd’hui, c’est lundi, c’est perspective. Dave Kusek, CEO de Berkleemusic.com et Vice President de Berklee College of Music a mis en ligne sa dernière présentation dans laquelle il tente de préciser vers où l’industrie musicale se dirige et ses business models.

Le Berklee College of Music est une école de musique américaine, mondialement connu. 28% des étudiants sont étrangers. Mais c’est aussi une école qui essaie de s’adapter à une industrie musicale en perpetuelle évolution. Ainsi, l’enseignement en music business/management y est très poussé (avec un cursus proche des meilleurs business schools américaines). Ils sont aussi très pointus sur le digital et propose différents cours de digital music marketing, dont un en association avec Topspin.

David Kusek a quant à lui une expérience (impressionnante) dans tous ces domaines. À l’âge de dix-neuf, il a co-inventé la batterie électronique Synare. En 1980, il a fondé la première société de logiciels pour la musique, Passport Designs, qui permettait aux musiciens d’enregistrer et de produire leur musique chez eux.

Kusek est également co-développeur du Musical Instrument Digital Interface (MIDI), standard qui ouvre la musique électronique à des millions de personnes. En 1993, Kusek, a, avec A & M Records, conçu et développé le premier lecteur de CD amélioré disponible dans le commerce  qui reliait (déjà) les CD audio avec un ordinateur personnel. Il produit également des DVD interactifs pour BMG Music,Windham Hill Records, et Berklee Press.

Au Berklee College of Music, Kusek est vice-président de Berklee Media, la division de formation continue du collège. Il a ainsi developpé berkleemusic.com, berkleeshares.com, leçons de musique en ligne gratuites et berkleepress.com. Donc pas mal d’expériences et de recul…je vous conseille la lecture de cette présentation..

Illustration photo: “We want more”

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

5 comments

Bonjour,
présentation très intéressante.
Si le slide “new artiste model” se vérifie et j’ai le sentiment (et/ou l’envie) que l’on va vers ce modèle, les connaissances données sur ton site sont d’utilitée publique !
Les artistes devront se prendre en main et se former de plus en plus s’ils veulent être maître de leur business.
Finie l’époque de la bulle où il était couvé de toute part (peut-être pour mieux l’endormir sur l’argent gagné grâce à lui !), l’artiste doit apprendre, comprendre qui est son public, par quel moyen le toucher, lui proposer une expérience extraordinaire et pas que par sa musique, valoriser son public pour créer une communauté, une émulation autour de sa musique, il faut qu’elle devienne un objet social …..
De belles perspectives mais beaucoup de travail :), les “stars” de demain n’auront plus rien à voir avec celles d’hier (entièrement d’accord avec le slide 6), plus petite communauté mais finalement plus de rentabilité pour l’artiste, en tout cas pour ceux qui seront tirer leur épingle !!!

A bientôt

Bonjour,

Je trouve cet article très intéressant car je reconnais dans cette présentation beaucoup d’indices utilisé par différents artistes outre atlantique et quelques un en France.
Qui on pu développer ce genre de modèle autour d’eux.Différentes marques comme des vêtement,boisson, parfum, sponsoring, développement de produit.
Bref je suis totalement convaincu les produits dérivés de notre musique sont un pont directe avec notre musique et son futur merci pour la clarté du document.
Jesse

Bonjour,
article certes intéressant et sûrement plein de perspicacité… mais je sais pas, il y’a quelque chose qui me géne dans tout ça… il est dit que la musique n’a jamais eu autant d’importance et en même temps Jesse écrit : “… indices utilisé par différents artistes outre atlantique et quelques un en France.
Qui on pu développer ce genre de modèle autour d’eux.Différentes marques comme des vêtement,boisson, parfum, sponsoring, développement de produit…” Je suis désolé mais je ne peux pas adhérer à ça… un musicien qui fait du parfum, des fringues ?? je ne vois pas le rapport.. et Marc nous dit qu’un artiste doit “… apprendre, comprendre qui est son public, par quel moyen le toucher, lui proposer une expérience extraordinaire et pas que par sa musique, valoriser son public pour créer une communauté, une émulation autour de sa musique, il faut qu’elle devienne un objet social ….” Mais où est la musique là dedans ? et tout ce temps perdu sur les réseaux sociaux, à faire des efforts de marketing, à “se vendre”.. sont autant d’instants qui ne seront pas dédiés à la pratique et à la recherche musicale.. et je suis désolé, mais l’excellence n’existe que dans le travail acharné dans UN domaine de création, et cette dispersion n’augure rien de bon quand à la qualité.. je trouve tous ces discours tristement dans le domaine commercial (bon, c’est vrai c’est le propos de ce site..), et si loin de l’art, de la recherche, de l’expression… il n’y a jamais eu autant de musique produite, certes, mais il n’y a jamais eu autant d’uniformisation, de conformisme dans la création. Je trouve déplorable qu’avec tous les formidables outils accessibles au grand public de nos jours : démocratisation des outils de création (ordis, logiciels super puissant, plug ins dignes des studios pro, instruments virtuels comme sortis d’Abbey Road, etc…) et les opportunités de diffusion offertes par les gros “tubes” mondiaux, internet en premier, il y ait si peu d’originalité, de création de qualité, si peu de surprises… c’est triste… mais je ne suis pas pessimiste non plus, et je pense que nous ne sommes qu’à la préhistoire de ce monde musical 2.0, et que après assimilation de la nouvelle donne, vont surgir de nombreux talents et courants musicaux qui ne manqueront pas de nous surprendre… j’ai espoir… surprenez moi !
Vincent

@ Vincent : Bonjour, je me permets d’apporter mon point de vue à ton commentaire.
Je te rejoins entièrement sur l’aspect créatif et original que doit garder l’art.
Je partage également ton opinion quand tu dis que :
“L’excellence n’existe que dans le travail acharné dans UN domaine de création …” C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un chanteur, auteur-interprète ou compositeur est rarement aussi bon quand il devient acteur, écrivain ou peintre !
Après chacun est libre d’explorer différents horizons et différentes pratiques dans la création mais c’est un autre débat.
Pour ce qui est de l’uniformisation et du conformisme, je te rejoins également avec un bémol sur le fait qu’on retrouve ça essentiellement chez les artistes issus des majors du disque (qui ne prennent plus de risques) ou qui souhaitent suivre cette voie pour leur carrière. Le grand intérêt du web par rapport à ça et qu’il nous permet de ne pas être obligé d’écouter les grand médias nationaux ou internet (radios ….) pour trouver notre bonheur, trouver des artistes originaux, inconnus du grand public (c’était déjà le cas il y a plus de 10 ans mais il fallait fouiner, s’intéresser, trouver les bons endroits, les petits disquaires où acheter sa musique, bref tout un travail d’auditeur !).
Aujourd’hui, ce “travail”, grâce au web nous permet chaque jour de multiplier par 10 ou 100 la possibilité de trouver des artistes hallucinants aux quatre coins du monde qui ne seraient jamais arrivés jusqu’à nos oreilles avant internet.
Et dans ce contexte, en tant qu’auditeur, passionné par la musique, on ne peut pas non plus se plaindre du manque d’originalité dans la création si l’on reste passif à écouter seulement ce que les grands médias veulent bien nous donner. La porte est grande ouverte grâce au web, à nous d’aller explorer ce qu’il y a derrière.
Là ou nos points de vues divergent c’est que la plupart du temps, ces artistes, les plus visibles, issues des majors et gros labels, n’ont pas, eux, à se soucier du marketing, des réseaux sociaux etc …car leurs labels s’en occupent pour eux, ont les ressources pour !
Ces artistes n’ont qu’une chose à penser : créer, composer, écrire, interpréter …. et pourtant leur musique comme tu le dis bien est très uniforme et manque cruellement d’originalité (je parle en mon nom car c’est encore une question de point de vue et de goût).
Pour en revenir à mon premier commentaire et étant moi-même auteur-interprète (un inconnu, passionné qui pratique en loisir après avoir emprunté pendant longtemps le chemin de l’indépendance sans succès car sans éducation notamment ….. marketing !) je dirais qu’il faut arrêter de croire qu’un artiste ne peut travailler, être bon (original) que s’il compose 20h/24 dans sa grotte en ne pensant qu’à son art et en étant anti – marketing, vente etc …. car c’est le meilleur moyen pour lui de n’être reconnu que dans sa grotte ou après sa mort !
Prenons le cas d’une personne “normale” (qui n’est pas artiste), passionnée par son travail. Cette personne va se former, tout au long de sa carrière, peut-être dans des activités annexes comme l’informatique, le bâtiment, la communication, apprendre une langue ou je ne sais quoi d’autres pour être reconnu, évoluer, rester au top dans son activité.
Pourquoi un artiste ne pourrait rien faire d’autre que de créer, composer ? Le manque d’originalité ne vient pas du fait de s’intéresser au marketing et à la façon de se “vendre” mais d’une volonté de rentrer dans un certain moule pour suivre un parcours précis, classique celui des maisons de disques où l’on sera couvé, pouponné, où l’on aura qu’à s’intéresser à son art mais pieds et poings liés par des objectifs de vente.

Utiliser des stratégies marketing (car comme le dis très bien Virginie, “….ce n’est pas sale !”) pour être reconnu dans son travail, gagner en visibilité, arriver plus facilement aux oreilles des auditeurs “passifs” pour essayer de vivre de son art d’une autre manière que d’espérer une signature ou de rentrer dans le moule pour, je pense que c’est la voie qui permettra à la musique de continuer à vivre.
Et de ce point de vue ce blog est d’utilité publique et tous les artistes devraient le lire, l’étudier et appliquer.
Créer une communauté, utiliser les réseaux (pas être sur facebook 10h par jour pour raconter sa vie !) pour apporter de la valeur à ses auditeurs (partager ses goûts musicaux, montrer l’envers du décor : studio, backstage …, les faire participer au choix d’une pochette, d’une affiche, d’un nom d’album …), donner sa musique mais vendre des places de concerts, des t-shirts, un accès privé à un site avec du contenu exclusif ou un album multimédia (qui mélangera vidéo, musique, texte ….) ou je ne sais quoi d’autre encore.
Ce n’est pas contraire à l’originalité et à la créativité, je pense même que ça la développe. Le problème de l’uniformité arrive quand les autres, qui gagnent de l’argent avec ses stratégies, t’imposent leur façon de faire et décide du contenu.
Ensuite, pour le côté champagne, parfum …. on n’est + dans le développement d’un business, la diversification d’artistes déjà reconnus qui s’appuient sur leur nom pour développer des marques (qui ne portent pas forcement leur nom d’ailleurs), et alors ? Tant que pour moi en tant qu’auditeur, ils font de la bonne musique ! Je me fous de savoir si un artiste gagne de l’argent grâce à la pub sur son site web, parcequ’il est l’effigie d’une marque de vêtement ou qu’il fasse la promo de sa marque de champagne.
Sa créativité n’en sera pas plus diminué que l’efficacité au travail de la personne “normale” citée plus haut qui en plus de son activité professionnelle va donner des cours de cuisine, monétiser un blog ou faire les vides greniers pour revendre des produits sur le bon coin.
Je pense qu’il faut démystifier le mot artiste (l’image que véhicule les maisons de disques depuis X années) et arrêter de s’insurger contre le mot marketing et vente (sali par certaines pratiques douteuses) pour que les artistes s’éduquent et travaillent pour eux !
Pour moi c’est la clé qui comme tu dis permettra de voir surgir de nouveaux talents et courants musicaux qui ne manqueront pas de nous surprendre et qui pourront vivre et faire vivre leur art en touchant directement les gens qui les suivent, qui aiment leur travail !

Marc

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