Musique, monnaie libre et open-source (Bitcoin): avenir radieux ou début des vrais ennuis ?

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Une monnaie libre et open-source qui se crée et s’échange dans un réseau P2P peut-elle faire aux États ce que bittorrent a fait aux majors ?

Difficile en ce moment de ne pas entendre parler de Bitcoin. Cette monnaie numérique qui se crée et s’échange sur un réseau P2P chaque jour plus vaste et qui fait l’objet de spéculations enthousiastes, parfois jusqu’au délire.

Le propos de ce billet n’est pas d’expliquer les mécanismes techniques ni les analyses économiques qui sous-tendent cette économie parallèle en voie d’expansion. Par contre, il m’a semblé intéressant d’examiner certains des liens qui peuvent être faits avec les échanges de musique qui ont propulsé le P2P au cœur des débats et qui ne sont pas fondamentalement différents des échanges de bitcoins.

Ces liens sont de deux ordres: d’une part, voir si bitcoin peut aider à l’établissement d’un modèle de rémunération de la création en étant utilisé pour la collecte et la redistribution automatisée des droits d’auteur et, d’autre part, imaginer la réaction possible des institutions face à bitcoin en s’inspirant de celle des industries culturelles face à l’échange de fichiers musicaux.

Avant d’entrer dans le détail de ces considérations, il faut tout de même évoquer quelques éléments constitutifs de bitcoin.

De manière très schématique, il s’agit d’une monnaie dont l’usage est identique à celui des billets et pièces que nous connaissons. C’est à dire que le transfert d’une personne à une autre peut se faire directement, sans intermédiaire, ce qui constitue une révolution dans les échanges numériques puisque jusqu’ici il fallait passer par une banque et faire un transfert de compte à compte. Avec bitcoin, fini les banques. Votre ordinateur stocke un porte-monnaie numérique que vous utilisez exactement comme un vrai, avec les mêmes risques — n’oubliez pas de faire des sauvegardes.

Ah!? Mais si je peux sauvegarder, alors je peux dupliquer mon porte-monnaie et avoir deux fois plus de bitcoins ?


Non, c’est tout le génie du mécanisme. Chaque bitcoin possède la trace, sous forme de signature cryptographique, de toute son histoire. Le réseau, avant d’accepter une transaction, effectue une vérification de la validité de cette signature, ce qui empêche de pouvoir dépenser le même bitcoin plus d’une fois. En gros, c’est comme si chacun d’entre nous avait toujours à disposition un registre contenant l’historique de chaque billet de banque jamais fabriqué, et que ce registre se mette à jour tout seul, pour tout le monde, à chaque fois qu’un billet change de main. Ainsi, il est également impossible à un faux-monnayeur d’injecter de faux bitcoins dans le réseau car ces faux-bitcoins seraient immédiatement repérés et donc automatiquement rejetés par le réseau.

Mais alors, qui les fabrique ?


Le réseau dans son ensemble. En même temps que chaque ordinateur connecté à ce réseau vérifie la validité des transactions, il s’efforce de résoudre un problème mathématique très compliqué. Lorsqu’un ordinateur trouve une solution, il la diffuse sur le réseau et si les autres ordinateurs confirment que la solution est correcte, le porte-monnaie du découvreur se voit augmenté de 50 BTC.

Plus il y a d’ordinateurs connectés, plus ils trouvent vite de nouveaux bitcoins. Pour faire en sorte que le rythme de création soit constant, le problème à résoudre devient de plus en plus difficile et le nombre de bitcoins créés diminue. À terme, un peu avant 2040, il y aura légèrement moins de 21 millions de bitcoins en circulation. Jamais plus.



Donc, se connecter au réseau ne risque-t-il pas de ne plus présenter d’intérêt si on ne va plus gagner de bitcoins ?


À ce stade, l’incitation sera de toucher des commissions sur les transactions. En pratique, virer une somme d’un porte-monnaie à un autre passe par de nombreux nœuds du réseau. Celui qui envoie l’argent peut décider de payer des frais de transaction qui feront que sa demande sera transmise de façon prioritaire par les autres nœuds du réseau. Ces sommes, orphelines en quelque sorte car rappelez-vous l’essentiel, il n’y a aucune banque pour prendre une commission, serviront à rémunérer ceux qui continueront à effectuer les calculs complexes servant à vérifier et sécuriser les transactions, au bénéfice de tous.

Un dernier mot avant de revenir à la musique. Le transfert de bitcoin s’effectue d’une adresse vers une autre. Dans votre porte-monnaie bitcoin, vous pouvez créer autant d’adresses que vous le voulez, il est même recommandé d’en utiliser une par transaction.

Ceci implique que les transactions sont transparentes, chacun peut voir quelle somme est transférée entre deux adresses. Mais elles sont aussi anonymes, car il est très difficile de savoir qui se trouve derrière telle ou telle adresse, si cette personne n’a pas rendu l’adresse publique.

Par exemple, vous pouvez m’envoyer des bitcoins (des fractions de bitcoins plus probablement, la plus petite unité étant de 0,00000001 BTC) à l’adresse 1KQgg1TP3EvLy59GyKoggKe1UTXswiGzW. Et voir combien a été transféré à cette adresse en suivant ce lien.

Enfin, tout cela est basé sur des algorithmes publiés, connus et les logiciels sont open-source, seule garantie possible de la transparence absolue de l’ensemble du système.

Tout cela étant posé, rêvons un peu…


Je n’ai pas changé la position qui est la mienne depuis plus de dix ans, un fichier musical mp3 ne devrait pas être un produit que l’on vend mais un outil de promotion que l’on donne pour ensuite vendre autre chose, soit un format audio de meilleure qualité, un DVD ou mieux un Blu-Ray collector avec des bonus, des vidéos, ou encore des places de concert, du merchandising, etc.

Toutefois, il est clair que cela pose un problème de droit d’auteur. En effet, en principe toute reproduction ou diffusion d’une œuvre protégée doit déclencher le paiement de ces droits, principalement à l’auteur ainsi qu’aux personnes ayant contribué d’une manière ou d’une autre à faire en sorte que cette œuvre ne soit pas qu’une simple idée mais accède à une existence concrète.



Bitcoin peut aider à concilier ces deux choses


Imaginons que l’on crée un client P2P qui permette à la fois l’échange de fichiers musicaux et la gestion de transaction en bitcoins. La chose est facile puisque ces deux techniques sont open-source.

De là, l’artiste qui serait d’accord pour que les fichiers mp3 de son travail puissent être échangés librement va apposer une signature numérique sur le fichier permettant à la fois de vérifier qu’il est bien l’auteur et donc de donner accès à l’adresse bitcoin sur laquelle verser les droits.

Lorsque ce fichier serait échangé sur le réseau P2P, le logiciel d’échange verserait automatiquement une certaine somme à chaque fois que le fichier sera téléchargé à 100%. En principe, selon le droit d’auteur, ce devrait être le client qui diffuse le fichier qui doit verser cette rémunération. Ceci est tout à fait à l’image des frais de transaction inhérent au réseau bitcoin.

Le fait qu’une adresse bitcoin soit transparente, permettra ensuite de répartir les sommes entre l’auteur et les autres éventuels ayants droits. Chacun, y compris les services fiscaux, pourront s’assurer des montants exacts engendrés.

Ainsi, sans qu’il soit besoin de recourir à une autorité centrale de gestion et de répartition de ces droits (hormis pour contrôler que le prétendu auteur d’un fichier mp3 est bien légitime), il serait possible d’avoir les avantages d’une sorte de licence globale mais sans en avoir les inconvénients.

En effet, les artistes seraient rémunérés à hauteur exacte de la quantité d’échanges dont leurs œuvres font l’objet et seuls ceux qui échangent effectivement financeraient la création. Ce derniers pourraient toucher une sorte de rétro-commission pour leur travail de promotion, toujours en s’inspirant du principe des frais de transaction de bitcoin.

En allant plus loin, on pourrait même imaginer que les players mp3 allouent une très modeste somme à chaque écoute intégrale d’une chanson. Ainsi, ceux qui écoutent le plus seraient ceux qui financent le plus, ceux qui partagent le plus (sans forcément écouter) seraient ceux qui recevraient les rétro-commissions de transaction, et les artistes seraient rémunérés selon leur popularité réelle tant en partage qu’en écoute.

Un tel mécanisme présente donc beaucoup d’avantages, et il n’est pas exclu que le public serait prêt à accepter le principe de ce financement car ce mécanisme assure que les droits sont bien versés prioritairement aux auteurs et les montants exacts sont à la vue de tous.

Ce billet se veut donc également un appel à qui souhaite participer à une réflexion avancée sur ce principe et coder les programmes utiles à partir des sources des divers clients (bitcoin, transmission, tomahawk). J’ai réservé le domaine bitcopyright.org qui pourra servir à l’hébergement du projet. Toute contribution sera la bienvenue.

Mais avant d’en arriver là, on ne peut faire l’économie de regarder les nuages qui pourraient s’amonceler sur nos précieux bitcoins et, là encore, les presque quinze ans de lutte pour le partage peuvent nous apprendre comment les institutions risquent de réagir.

La prochaine guerre du P2P


Bitcoin est une création spontanée que l’on peut légitimement qualifier d’anarcho-capitalisme. Ce que le P2P a fait aux industries culturelles, bitcoin est en mesure de le faire aux banques, et en particulier aux banques centrales, donc aux États puisqu’il leur retire le monopole de la création de monnaie centrale.

Et il y a fort à parier que les banques et les États ne réagiront ni avec la lenteur, ni avec la relative “douceur” des industries culturelles.



De ces années de lutte avec les industries culturelles, il est possible de retirer trois enseignements essentiels:



Tout d’abord, l’échange direct entre pairs est un fait de société

C’est à dire qu’il ne se limite pas à une pratique déviante d’un petit nombre d’individus que l’on pourrait aisément endiguer. Ce sont au contraire des millions de personnes qui participent à un réseau décentralisé qui ne possède aucune tête que l’on pourrait couper.

Ensuite, les efforts des industries culturelles ont eu pour conséquence d’éduquer les internautes à l’anonymat

Dès le début de la lutte sans merci prônée par la RIAA et la MPAA aux États-Unis d’Amérique, l’agence de sécurité intérieure NSA avait pris le soin de mettre en garde le gouvernement par peur que les citoyens n’apprennent que trop bien à chiffrer tous leurs échanges, ce qui risquait de nuire aux services de renseignement.

Le niveau de compétence des internautes s’est donc grandement accru à la fois de manière directe mais aussi parce que les mécanismes de sécurité et de protection de la vie privée ont été rendus plus faciles à mettre en œuvre grâce aux développeurs des programmes de partage.

Enfin, les efforts pour contrer ce fait de société sont restés inefficaces

Ce n’est pas faute d’avoir tout tenté, aussi bien pour contrôler la technique (DRM, filtrage) que dissuader les individus (propagande, lobbying, législation) rien n’a jusqu’à présent pu réduire les échanges. Ceci n’a d’ailleurs rien d’étonnant, le réseau internet a été conçu précisément pour que l’on ne puisse pas empêcher un message de passer.

Ces trois caractéristiques sont propres aux échanges P2P et bitcoin n’est rien d’autre que cela.

La première condition est en fait celle qui est déterminante. Le nombre d’utilisateurs est actuellement dans une phase de croissance rapide. Mais pour l’instant, les bitcoins font surtout l’objet de spéculation et leur cours n’est pas encore suffisamment stabilisé pour qu’ils puissent être effectivement utilisés pour acheter des biens ou des services, même s’il existe déjà un nombre important de marchands se disant prêts à les accepter.

C’est donc sur ce point que les gouvernements et les banques vont tenter de frapper le plus fort possible. Mais encore faut-il savoir à quel moment ils le feront car la plupart de ces gens là n’ont jamais Twitté, la riposte risque donc de se faire attendre assez longtemps pour qu’il soit trop tard.

Évolution mensuelle du Nombre de nœuds du réseau bitcoin – http://stats.bitcoin.it/rrd/nodes_total-month.png

La deuxième caractéristique est d’ores et déjà remplie, l’ensemble du réseau bitcoin repose sur le summum actuel de la cryptographie. La menace qui pèse sur lui est l’avènement des ordinateurs quantiques, qui seraient capables de faire en quelques instants les calculs complexes qui prennent des jours actuellement, mais il semble que ce ne soit pas pour demain.

Enfin, il restera à voir ce que les États seront capables de mettre en place dans cette nouvelle guerre du P2P. Bitcoin menace potentiellement jusqu’au fondement de l’État-nation il y a donc fort à parier que la répression sera violente et terrible.

Dans le même temps, la jurisprudence s’établit peu à peu sur le nécessaire respect de la liberté de communication que permet internet. En France, l’examen du texte de la loi HADOPI à permis au Conseil constitutionnel d’affirmer que la coupure de l’accès au réseau ne peut être décidée que par l’autorité judiciaire et en Égypte, l’ex-président Moubarak ainsi que deux ministres ont été condamnés par un tribunal administratif pour avoir coupé l’accès à internet.

Il faut également compter sur la résistance pour s’organiser, notamment au travers des réseaux maillés, c’est à dire ceux dans lesquels les appareils communiquent directement entre eux, sans passer par un fournisseur. On voit fleurir de multiples installations comme une recherche sur “piratebox” le montre aisément.

En conclusion


Bitcoin est peut-être là pour rester et peut s’avérer bénéfique pour la création. Il serait donc regrettable que les États et les banques commettent la même erreur que les industries culturelles il y a bientôt quinze ans en luttant de façon irraisonnée et acharnée contre quelque chose qu’ils ne comprenaient pas.

Une attitude intelligente et constructive passera par la collaboration et l’intégration de ces nouveaux mécanismes de l’immatériel que ce soit pour les œuvres de l’esprit comme pour la monnaie.

Brandir une fois encore le spectre des pédonazis-terroristes-mafieux ne fonctionnera pas pour bitcoin car chacun sait bien que corruption, ventes de drogue, d’armes et d’objets illicites se paient chaque jour en dollars, euros ou autre.

La société de la compétition est à bout de souffle, celle de la collaboration, de l’échange et du partage est en passe de devenir la plus puissante pour qu’enfin soit exploitée la plus méprisée des ressources naturelles: l’intelligence collective des Hommes.

Illustration photo: “We want more”, Square Wear

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About Patrice Lazareff

Patrice Lazareff est ingénieur du son de formation et a pratiqué ce métier pendant plus de 20 ans. Il est également developpeur web et licencié en droit (Paris I Panthéon-Sorbonne). Ce mélange des genres l'a conduit à intervenir sur les différentes problématiques actuelles du marché de la musique, fort de son expertise technique et sur laquelle reposent les points de vue exprimés. Son site web http://www.lazareff.com/

12 comments

Bonjour et bravo pour votre article complet.
Malgré tout je m’interroge sur l’utilité d’un P2P associé à ce système de paiement virtuel. Même si le système de paiement est très novateur, en quoi les internautes y verraient un avantage? Parce qu’en fin de compte, ils paient leur téléchargement ; et que ce soit en euro ou en Bitcoin, cela reste un paiement, et j’imagine que la plupart des gens préféreront utiliser un P2P classique gratuit plutôt que de changer leurs habitudes et commencer à payer leurs téléchargements.
Alors en quoi ce système est un espoir? Ai-je mal compris l’article? Y a t-il un avantage à utiliser ce système qui m’a échapper?

Merci d’avance pour votre réponse

L’idée que je défends est qu’un fichier mp3 ne devrait être qu’un “échantillon gratuit” pour donner envie d’un vrai “produit” audiovisuel.

Donc, il faut selon moi renoncer à vendre des fichiers mp3 comme si c’était des objets de qualité (ce qu’ils ne sont pas) et permettre à tous de les échanger.

Toutefois, copier ou diffuser une œuvre entraine en principe le versement des droits à l’auteur et aux ayants-droits, mais il s’agit là de montants bien inférieurs au produit de la vente (voir la référence au rapport de Gowers que j’ai ajouté à l’original de cet article sur mon site après que Virginie l’a copié 😉

En gros la part du prix de vente actuel qui va à l’auteur est de l’ordre de 8% alors que celle qui va à l’organisme de carte bancaire qui assure la transaction est de 9%.

En résumé, le modèle que Bitcoin permettrait serait d’autoriser le libre échange des œuvres moyennant le versement d’une somme très faible.

Quant à le faire accepter par les internautes, c’est une question de foi en l’Homme je l’admets volontiers. Mais considérant la transparence du mécanisme et le fait que les sommes collectées iraient vraiment à l’auteur et ce de manière directe, sans même une banque pour prendre une commission, j’ai la faiblesse de penser que le nombre de personnes prêtes à consciemment utiliser tel un outil d’échange serait suffisant pour que le droit d’auteur remplisse le rôle qui n’aurait jamais du cesser d’être le sien: encourager le travail artistique, et non pas créer des rentes de situation.

Merci de m’avoir donné l’occasion de préciser ce point.

Post-Scriptum

J’ajoute qu’il peut également y avoir une réflexion de fond à mener sur la durée de ce “droit de partage” payé par le P2P en BTC.

Par exemple, on pourrait ressortir l’idée (que je trouvais assez bonne) de Gilberto Gil, lorsqu’il était ministre de la culture du Brésil, consistant à augmenter le montant avec le temps, rémunérant ainsi davantage les œuvres qui durent parce que le public les apprécie vraiment.

Ainsi, le partage d’une œuvre nouvelle pourrait être d’abord gratuit, ce qui favorise la découverte.

Si l’œuvre passe de mode rapidement, c’est sans doute que sous sa forme actuelle, elle ne mérite pas d’être retenue par l’histoire, elle ne rapportera donc pas grand chose à son auteur.

Mais si les échanges se poursuivent, signe que l’on a affaire à un travail exceptionnel, alors les droits augmentent progressivement, jusqu’à extinction au bout des 14 ans (à partir de la première communication au public) qui, selon diverses études, serait la durée optimale dans l’optique d’incitation au travail artistique.

De même, si une œuvre n’a pas connu de véritable succès à ses débuts, mais, après avoir été retravaillée, par son auteur original ou via une reprise, et les cas son fréquents, alors l’auteur original verrait sa patience récompensée…

Donc si j’ai bien compris, l’avantage pour l’internaute est d’utiliser un système de téléchargement légal, bien moins cher que les autres offres légales puisqu’il n’y a pas de frais bancaire, dont la totalité du prix est reversé aux ayants-droits.
Merci beaucoup c’est plus clair. Quand à l’idée de Gilberto Gil, a-t-elle vu le jour? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi?

Merci de votre réponse

Oui, en fait il n’y a pas de prix puisque pas de vente au sens strict, mais seulement le paiement des droits de reproduction.

Quant à Gilberto Gil, sa proposition avait horrifié les majors dont le modèle économique est fondé sur un retour rapide sur investissement. L’essentiel de leur chiffre d’affaire se fait dans les 3 mois qui suivent la sortie d’une nouveauté, elles ne pouvaient qu’être hostile à une telle proposition.

Là encore, internet et bitcoin pourraient offrir une voie alternative viable pour les artistes non soumis à un contrat avec une major.

L’idée et le mécanisme semblent cool, même si trop technique pour que je comprenne vraiment.
J’ai peut être pas tout saisi, mais est-ce qu’à un moment ces bitcoins seront convertissables en € / $ etc? Parce que si on parle de rémunération de l’artiste, il faut bien qu’il puisse payer ses factures avec, sinon ça n’a pas (beaucoup) plus de valeur qu’un like facebook. Ou alors à quel moment les proprios, créanciers accepteront le bitcoin (révons un peu)

Les bitcoins sont déjà convertibles par vente de gré à gré.

Voir les cours en direct: http://bitcoincharts.com/markets/

Différentes officines proposent également de les changer, mais aucune banque importante ne le fait pour l’instant. Il est possible, si les banques adoptent l’attitude des industries culturelles, qu’elles déploient des efforts considérables pour en empêcher le change. De même, les États peuvent décider de les rendre illégaux. Mais dans ce cas, les unes et les autres courent le risque qu’une nouvelle étape soit franchie dans l’utilisation massive de solutions d’anonymat sur internet (je pense en particulier au réseau I2P, plus rapide et facile à mettre en œuvre que Freenet)

Ce que les États devront comprendre est qu’il n’est pas possible d’imposer d’en haut la régulation d’internet, on ne peut y envoyer des CRS ou l’armée pour établir l’ordre. Cela ne signifie pas que toute régulation y est impossible, mais qu’elle doit nécessairement passer par le dialogue et l’acceptation d’une forte majorité des internautes.

La seule alternative consiste à couper l’électricité.

Il faudra alors voir dans quelle mesure les commerçants les acceptent ou pas, ainsi que les particuliers dans leurs ventes directes. Dans tous les cas, c’est une évolution qui va prendre un certain temps.

OK, merci pour l’éclaircissement, dans ce cas je commence à comprendre (même si le site sur les cours ressemble à une fresque abstraite pour moi). Affaire à suivre donc !

Très bon article 🙂
je me permettrais de le reprendre sur mon site (dédié au thème du bitcoin) si j’en ai l’autorisation :p

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