EP2 Distribution digitale: Les métadatas pour les nuls ou comment éviter les pièges de la distribution digitale

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On continue donc notre dossier sur la distribution digitale. Après le premier article qui rappelait les basiques de la distribution digitale, on attaque notre EP02 sur la distribution digitale, rédigé à quatre mains, par Frederic Neff, consultant spécialisé en distribution et Julien Philippe, Digital Right Manager chez Believe Digital. Dans cet article, on abordera la distribution tel un cas pratique: Comment ça se passe? De quoi avez vous besoin?
Par la suite, on abordera différents sujets tels que “Avoir une audience et des ventes”, “Générer et gérer vos droits” ou “Comment ça se passe si je fais une reprise et quelles sont les précautions à prendre ?”.

Votre enregistrement est prêt, le visuel est finalisé, vous allez enfin pouvoir mettre en ligne votre musique. Avant de découvrir les pièges de la distribution digitale, n’oubliez pas l’essentiel, la mise en vente de votre musique n’entraîne pas la vente immédiate et automatique.

Une distribution digitale vous offre en effet un canal de vente supplémentaire mais un canal de vente ne veut pas dire vente. En tout cas, votre nouveau canal de distribution va vous donner, en plus d’une rémunération qui peut être anecdotique, des informations sur l’écoute et l’audience de votre production.

Procédons comme une recette de cuisine.



Avant de se lancer dans la distribution, faisons le point des ingrédients nécessaires pour une bonne mise en ligne :

  • Un son

Idéalement en wave, 16bits 44000htz. Le fameux “qualité CD”. En dehors de toute norme de compression il est recommandé d’avoir un son ‘audible’ dans la limite d’une approche artistique du traitement du son… Vérifiez donc votre master, piste par piste avant l’envoi. Cela évite souvent de mauvaises surprises.

Les chansons cachées ne sont pas les bienvenues sur les sites de streaming et de ventes en ligne. Si vous en avez, pensez à les scinder en deux titres.

  • Un visuel

A la surprise générale, les sites de ventes en ligne réclament du 300dpi (définition habituellement utilisée en impression), pour faire simple, il vous faut une image carrée, qui ne montre pas ses pixels si on zoom un peu dessus…Bref un truc qui reste net en résolution 1440 x 1440…

Attention, si vous avez prévu de faire un digipack, pensez à faire une version carré de votre visuel pour la version digitale. Enfin, enlevez les indications de type (CD, livre CD, CD+DVD ou toute adresse web) et si vous voulez être disponible sur iTunes, votre pochette doit “convenir aux moins de 16 ans américains (des armes mais pas de sexe)”. Évitez également les visuels comportant un titre différent de celui de l’album, ou citant des artistes qui ne sont pas sur ledit album, iTunes le rejettera immédiatement.

Idéalement, avoir les droits du visuel est un réel plus….C’est même conseillé on dirait.

  • Le tracklisting

Cela commence évidement par nommer son ou ses titres. Comme le web a horreur de l’original, évitez, quand cela est possible, les caractères spéciaux.

Si vous disposez de plus de deux morceaux, réfléchissez à la façon de les ordonner: façon crescendo tout au long de l’album ou en alternant des morceaux pêchus et plus calmes, c’est votre choix et il a son importance pour l’écoute.

  • Les Metadatas

Ce nom barbare désigne toutes les informations qui doivent être comprises dans votre sortie digitale car pour chaque enregistrement il vous faut indiquer : son titre, ses interprètes, ses auteurs, ses compositeurs, ses producteurs, son ISRC…

Le minimum syndical des métadatas est donc de donner ces informations de façon correcte.



Qui est le producteur ? C’est la personne ou structure ayant financé l’enregistrement, et qui, parfois, paye les artistes (si vous êtes un artiste autoproduit, vous êtes votre propre producteur, ça peut paraître idiot mais il faut le préciser).

Le producteur est identifié par le ℗ que vous pouvez trouver sur tous les disques, généralement accompagné de l’année d’enregistrement (attention toutefois à ne pas le confondre avec le ℗ qui peut suivre le titre d’une chanson dans un livret et qui désigne alors l’éditeur ou publisher en anglais).

Mais attention, il y a une différence entre le producteur et le label, souvent on vous demandera les deux, sachant que le nom du producteur est demandé à titre d’information et que le nom qui sera affiché sur les stores digitaux sera le ‘Label’. Le label est votre référence commerciale, votre marque et peut être différente de votre nom de producteur.

Le producteur éclairé prendra donc grand soin de bien renseigner :

– Les champs auteurs-compositeurs de chaque titre (afin de faciliter l’identification et la répartition des droits, mais c’est aussi une obligation selon le code de la propriété intellectuelle)

– Le nom de l’artiste interprète

– Le titre du morceau correctement orthographié

– L’année d’enregistrement de l’album.

Vous avez maintenant les ingrédients de base, il ne vous manque plus qu’un four et un distributeur pour vous placer dans les rayons virtuelles.


Quelque soit votre prestataire technique, vous serez guidé. Quelques bonnes pratiques à connaître pour ne pas faire trop de bêtises:

Une sortie digitale, ça se prépare en amont. Donc n’attendez pas la veille de la sortie pour vous préoccuper de la mise en ligne: 4 semaines en avant, c’est le délai idéal pour assurer une bonne sortie digitale.

Les codes ISRC. Vous n’en avez pas, ce n’est pas grave. Votre prestataire vous en fournira un pour chaque titre.

Mais pas de crainte, vous fournir un code ISRC n’implique pas une gestion des droits voisins, si aucun mandat de gestion des droits voisins n’a été signé, votre agrégateur ne peut gérer vos droits voisins (les droits d’auteur du producteur en quelque sorte mais nous y reviendrons plus tard). Et si vous possédez déjà une racine ISRC, c’est que vous savez quoi faire, l’utiliser !

Voilà, vous êtes prêt. Votre musique va être en ligne. Félicitation. Le plus dur reste à faire: Avoir une audience et des ventes, générer et gérer vos droits.


Comme il faut avancer doucement pour éviter l’overdose d’informations, voici quelques points qui seront abordés dans les articles des prochaines semaines:

– Comment ça se passe si je fais une reprise et quelles sont les précautions à prendre ?

– Comment ca se passe pour les remix ?

– Sociétés de gestion collective : (Sacem, SPPF, SCPP, etc…), quelles sont mes obligations ?

Illustration photo: “We want more”

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About Frederic Neff

Consultant indépendant, spécialiste de la distribution physique et numérique, Frédéric est également formateur à l'Irma et à Nanterre sur ces sujets. Vous pouvez le retrouver sur http://viva-musica.blogspot.com/ et sur http://www.wearemusik.com. Il est également sur Twitter @vivamusica

20 comments

bien intéressant… Y aura-t-il un article sur “où” et comment sur le web seront envoyés cette musique et métadatas dans un prochain article ?
Believe Digital et les autres agrégateurs ? la différence entre plateformes de ventes et agrégateurs de contenus ? le(s)quel(s) choisir et pourquoi ?
Merci !

Sur lequel choisir, il y aura aussi un article mais un peu plus tard, vers avril si la taulière Virginie Berger est d’accord 😉

Merci pour cet article check-liste!
A noter que les codes ISRC peuvent également être utilisés lorsqu’on upload de la musique sur des plateformes telles que Soundcloud ou Bandcamp, si on choisit de distribuer sa musique également via ces outils, ce qui me semble être un bon complément à une distribution digitale “classique”, surtout pour la qualité des players des ces plateformes et les possibilités de partage, bien adaptées aux stratégies Direct-to-Fans!

Bonjour,
Avant tout, un grand merci pour tout ces articles ! Ils ont apporté beaucoup de réponses a mes questions (je suis en pleine création de label) , cependant, quelque chose me turlupine…

Si j’ai bien compris, le code ISRC est attribué a chaque morceaux avant leurs commercialisation,

La SCPP ou SPPF (qui, si j’ai bien compris, génère les codes) demande, pour adhérer a leurs organisme, de justifier l’exploitation d’au moins 5 titres.
Ma question est la suivante ; comment puis-je commercialiser ces fameux 5 titres sans ces fameux codes?!

Est-ce le distributeur ou agrégateur qui les génère? En a t’il le droit? Pourrais-je récupérer les droits de ces 5 titres une fois inscrit a la SCPP (ou SPPF)??

Merci pour vos futures réponses.

@Tonton Ben Le distributeur ou agrégateur digital peut te générer des ISRC si tu n’en a pas, s’il le fait c’est qu’il a un accord avec une société de gestion collective pour le faire. Comme je le précise dans l’article le fait de te donner un code ISRC ne lui donne aucun droit, en tant que producteurs tes droits t’appartiennent jusqu’à ce que tu signes un contrat qui dise le contraire 🙂

Pour obtenir des ISRC avant commercialisation tu peux toujours préparer ton dossier d’inscription et le présenter à la SPPF, s’il est assez complet ils peuvent te donner une racine ISRC.

salut, bon article, comme toujours mais une petite chipoterie:
– 44100 Hz
on est pas à 100Hz près mais bon, c’est un standard 😉

passez de bonnes fêtes!

Hello Petite question.
je suis producteur de mon propre groupe et je possede donc les codes Isrc, mais les ex membres de ce meme groupe utilise via band camp un systeme de ventes et de diffusion en ligne rémunérée en court circuitant mes players myspace et FB ( ils ont changé les codes d’acces de ces pages dans mon dos).Je ne sais pas s ils ont utilisé les codes isrc que la SCPP m ‘a fourni.
Puis je empecher cette vente? est elle illicite?
Cordialement

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