Les must read de Jean-Noël Bigotti

D’accord, me direz-vous, un must read de Jean-Noël Bigotti. Mais c’est qui d’ailleurs Jean-Noël Bigotti?

Alors Jean-Noël Bigotti, c’est mon éditeur à l’Irma. C’est lui qui m’a contacté il y a quelques mois, intéressé par mon travail, pour me proposer de faire un livre de tout ce que je tentais d’écrire…mais ce n’est pas que mon éditeur, c’est également un sacré bon éditeur. Il ne se contente pas de relire et de corriger mes fautes. Il m’a donné une vraie direction, m’a repris sur ce que je n’avais pas assez poussé, me propose des pistes auxquelles je n’avais pas pensé. Et m’engueule parce qu’il trouve que de temps en temps, j’ai un peu trop cédé à la facilité. Et en plus, c’est vrai…

Et en plus de tout ça, Jean-Noël est l’auteur du guide “Je monte mon label” (publié à l’Irma), il est formateur, musicien, et fou de NIN depuis son adolescence. Un vrai quoi.

Et encore plus de tout ça, Jean-Noël rédigera régulièrement sur ce site des chroniques aussi décapantes qu’importantes sur “Tu veux être un artiste, et bien j’espère que tu aimes les pâtes?”. Voilà, ça c’est Jean-Noël.

Jean-Noël vous propose donc quelques pistes, citations, juste comme ça, pour le plaisir….

Mon opinion sur ce qu’il faut faire en tant qu’artiste nouveau / inconnu

Si vous êtes un artiste inconnu ou moins connu qui essaye d’être remarqué /reconnu : établissez vos objectifs. Qu’est-ce que vous essayez de faire / d’accomplir ? Si vous cherchez un super succès dans la variété, (pensez à Lady Gaga, Coldplay, U2, Justin Timberlake) votre meilleure chance à mon avis estde regarder du côté des majors et de vous préparer à partager tous les flus de revenus / contrôle de la créativité / propriété de la musique. Pour atteindre ce genre de masse critique de nos jours, vous avez besoin de la puissance du marketing à l’ancienne et cela ne provient que des majors.

Bonne chance avec cela.

Trent Reznor (Leader de Nine Inch Nails)[1]

L’artiste de demain

Dans la mise à jour pour la réédition de Tout le monde vous dira non, je parlais du rôle de l’artiste dans la société de demain: la disparition progressive du support, d’une part, et la virtualisation du réel d’autre part, rendront de plus en plus nécessaire la présence physique de l’artiste au sein de la société, renouant ainsi avec la tradition ancestrale du griot, du conteur, du chanteur de rue, transmettant non pas seulement une chanson, mais une vision du monde. […] Dans un monde qui ne cesse de communiquer de l’insignifiance par Face Book, Twitter et autres texto, la place des fabricants de contenu est plus que jamais ouverte. C’est une vraie occasion pour les créateurs et pour les entreprises.

Hubert Mansion (co-auteur de C’est l’amour, juriste spécialisé en propriété intellectuelle, auteur de Tout le monde vous dira Non)

Lettre ouverte aux indépendants[2]

Oubliez les clearances territoire par territoire, sauf en ce qui concerne le répertoire local (dont la part s’accroît par ailleurs). La culture et les artistes se mondialisent, le public également, y compris sous la forme d’un « régionalisme virtuel ». Vous devez mettre en place des systèmes qui permettent de gérer vos droits sur une base internationale. Vous  devez mettre en œuvre des licences mondiales et un système de licences B2B qui s’applique à tout type de répertoire et pour tout type d’utilisation, et le faire vite.

Il est possible d’être compétitif face au gratuit, car vous seuls pouvez proposer quelque chose qui n’est pas totalement gratuit. Oui, une copie d’un fichier est gratuite.

Un CD copié à partir d’un autre CD est gratuit ; le contenu d’une clé USB copié depuis mon PC est gratuit. Mais la relation physique à l’artiste, l’expérience qui entoure la musique, la valeur ajoutée des vidéos, des films, des jeux, des chats, des livres, des concerts et du merchandising, le contexte au sens large (!!!) tout cela ne doit pas être offert gratuitement.

Gerd Leonhard (conférencier et auteur spécialisé dans l’avenir des médias et de l’industrie de la musique)

Stratégies de survie pour les artistes en développement et les Megastars[3]

Schématiquement, avant, voici ce que les maisons de disques faisaient :

  • Financer les sessions d’enregistrement.
  • Manufacturer les produits, les distribuer et les marketer.
  • Prêter et avancer de l’argent pour les dépenses (tournées, vidéos, maquillage).
  • Conseiller et guider les artistes sur leur carrière et leurs enregistrements.
  • S’occuper des comptes.

Maintenant, tout artiste doit prendre conscience qu’il a six possibilités :

  • Le 360, où il devient une marque
  • Le contrat de distribution standard
  • Le contrat de licence
  • Le contrat de partage des profits (profit-sharing deal)
  • Le contrat de fabrication et de distribution
  • Le modèle d’autodistribution

« L’art n’a pas pour fin de laisser des œuvres que le temps ruine, mais de créer des artistes en tous les hommes et d’éveiller dans le vulgaire le génie endormi. »

Friedrich Nietzsche

L’avenir de l’art

Ce n’est pas que l’art disparaisse, bien au contraire, mais le mythe de la création se déplace vers la science. Dans le portrait du Roi-Soleil ou dans la musique de John Cage, l’expression artistique du mythe de la création se métamorphose et se renouvelle. Au temps de Dieu, l’art est devenu monothéiste en occident. Chaque artiste était unique, chaque œuvre d’art aussi. Seule l’unicité garantissait la valeur artistique et marchande (avec une concession commerciale pour les multiples à tirage limité et signé). Dans la cybersociété où nous entrons avec le 3e millénaire, l’art électronique, évoquera davantage avec ses icônes cathodiques le rôle des masques africains.

Hervé Fischer, Artiste-philosophe

La proximité du lointain

Ce serait trop optimiste de faire le pari que l’artiste va sauver le monde. Mais, ce serait trop risqué de dire, a contrario, que la culture va disparaître dans le marché, même si c’est une tendance très naturelle. Je pense, pour ma part, qu’il y a des dimensions de l’art qui vont apparaître et se développer : le spectacle vivant sera le grand vainqueur avec la création. De plus en plus, les gens vont devenir des créateurs plus que des consommateurs. La musique est un bon exemple de ce processus où le client ne va plus se contenter de télécharger et de remplir son iPod, mais bel et bien de s’engager dans la création. Le prochain grand objet “nomade” sera une machine pour composer de la musique. Cela fait dix ans que je pronostique que les objets nomades de demain seront les instruments de musique.

Jacques Attali[4]


[1] Source : forum.nin.com le 10 juillet 2009.

[2] Traduction : Christophe Soulard (Mexican Stand-Off), Paris / France.

[3] David Byrne’s Survival Strategies for Emerging Artists — and Megastars, Wired, 18/12/2006.

[4] Source : www.evene.fr

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

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