Malgré des ventes de musique enregistrée qui devraient encore s’inscrire à la baisse au niveau mondial sur la période 2015 – 2020, selon les projection du cabinet d’études Ovum, la montée en puissance du streaming va entrainer une hausse du résultat opérationnel des labels, en raison de la baisse des coûts de fabrication et de distribution.
D’ici à 2020, les dépenses des consommateurs en matière de musique enregistrée au niveau mondial ne devraient pas beaucoup varier, selon les projections d’Ovum, éditeur du magazine professionnel Music & Copyright. La plus grosse variation devrait intervenir en 2020, avec une hausse du marché de détail de 1 %. Les ventes de détail devraient encore se contracter légèrement en 2015 et en 2016, estime Ovum, et enregistrer une très légère hausse en 2017 (+ 0,1 %).
Pour la première fois en 2015, les ventes numériques vont supplanter les ventes physiques en valeur. Elles devraient peser 11,7 milliards de dollars cette année, contre 10,3 milliards pour les ventes physiques, et atteindre 15,7 milliards de dollars en 2020. L’abonnement devrait représenter 51 % de ventes numériques à cette échéance, contre 18 % pour le streaming gratuit financé par la publicité, et 18% pour le téléchargement de singles et d’albums.
Globalement, les ventes de détails de musique enregistrée devrait peser 3 milliards de dollars de moins en 2020 par rapport à 2010. Mais selon l’auteur du rapport, « la transition vers le modèle de l’accès a eu pour conséquence une réduction des coûts de fabrication et de distribution, et alors que les consommateurs dépensent plus pour des services d’accès et moins pour le téléchargement, ces coûts vont continuer de baisser ».
Sur la période 2015 – 2020, les ventes de gros (la part du chiffre d’affaires des ventes de détail qui revient aux labels et maisons de disques) devraient encore s’inscrire à la baisse, et passer de 10,2 milliards de dollars à 9,8 milliards (-3,92 %). Mais en raison de la baisse des coûts inhérente à la montée en puissance du modèle de l’accès, le bénéfice opérationnel des labels et maisons de disques avant impôts, taxes, dépréciations et amortissement (EBITDA) devrait progresser de 23 % sur la période, pour passer de 2,1 à 2,6 milliards de dollars. Il s’inscrira à la baisse pour les ventes physiques (- 42 %) comme pour le téléchargement (- 46 %), prévoit Ovum, mais sera nettement à la hausse dans le cas du streaming (+ 131 %).